Nous abordons ici un des entraînements favoris de tous les judokas du monde. Maître Kano résumait la pratique du judo en deux méthodes : le randori et le kata. Le randori est presque le contraire du kata. Dans ce dernier, chacun sait ce qu'il doit faire; les moindres gestes sont codifiés. Rien de pareil dans le randon. C'est en quelque sorte un yaku-soku-geiko, mais en plus rude. En effet, les deux partenaires se saluent, se saisissent en kumi-kata et s'apprêtent chacun à attaquer dès que l'opportunité se présente. Le randori est le combat libre. Si Tori échoue son attaque, Uke peut esquiver ou contre-attaquer. Chaque partenaire attaque et résiste sérieusement. C'est le beau combat, sincère, viril et riche en enseignement. La brutalité est à proscrire, sans quoi le randori dégénère en une vulgaire bagarre à peine codifiée. Sa pratique exige et développe une excellente maîtrise de soi. La durée des randoris . n'excède pas quelques minutes. Il est de loin plus profitable d'exécuter de courts randoris de deux minutes où la cadence et l'énergie des attaques sont extrêmes. Cette méthode permet de travailler avec de nombreux partenaires différents, d'attaquer toujours rapidement et énergiquement, d'entraîner plus rationnellement l'organisme (et en particulier le cœur) et enfin de ne pas accorder trop d'importance aux défaites. Dans une séance d'entraînement de ceintures noires, mieux vaut pratiquer quinze randoris courts mais énergiques que trois randoris interminables et peu dynamiques (surtout à la fin). En général, la pratique du randori n'est permise qu'à partir du grade de ceinture orange.