Cette méthode se base sur les réflexes empiriques d'autodéfense, qui sont les premières formes d'organisation de l'instinct de conservation. Ils ne sont pas, comme on pourrait le croire, des réflexes innés, instinctifs. L'exemple suivant le fait comprendre .
• Après avoir fait l'ablation du cerveau d'une grenouille, l'expérimentateur a déposé une goutte d'acide sur une patte de l'animal : on constate le retrait rapide de la patte. Chacun connaît un réflexe analogue chez l'homme: le réflexe rotulien. Quand le médecin veut tester la fatigue nerveuse, il frappe le tendon sous la rotule du genou à l'aide d'un petit marteau en caoutchouc. Aussitôt, le quadriceps tend la jambe. Il s'agit d'un réflexe simple, instinctif, inné .
• Si vous posez une goutte d'acide sur le dos ou sur le ventre de notre grenouille, vous constaterez qu'à l'aide de la patte la plus proche, elle tentera d'enlever la goutte d'acide. et si l'on sectionne cette patte, la grenouille recommencera avec l'autre patte! Il s'agit d'un réflexe plus complexe que le précédent ou intervient déjà une association de plusieurs réflexes ou mouvements musculaires.
Lorsque vous touchez par mégarde du feu. vous retirez rapidement la main : c'est un réflexe élémentaire. Lorsqu'un agresseur vous lance son poing au visage, vous tentez d'inter- poser votre bras: c'est un réflexe secondaire basé sur une réaction ' instinctive, en d'autres termes, un réflexe supplémentaire.
L'homme qui sursaute quand il entend un coup de klaxon, qui fait face à un bruit insolite, qui fuit un danger imminent, réagit par réflexe secondaire.
La self-défense élémentaire se base sur ces réflexes pour enchaîner des parades et riposter aux attaques soudaines d'un agresseur. Il s'agit donc de réagir spontanément à l'attaque, de parer le coup et de riposter aussitôt. Ceci suppose presque toujours l'opposition d'un bouclier naturel et la neutralisation de l'attaque.
En d'autres termes, à un coup porté, il faut produire une certaine force statique ou cinétique de sens opposé à celle de l'agresseur.
L'avantage de cette méthode est d'apprendre rapidement des réflexes adéquats à la défense et de pouvoir riposter ensuite par des techniques simples et efficaces.
L'étude des atemis est dans ce cas tout indiquée.
Nous terminerons donc cet aperçu de self-défense par l'initiation aux atemis. Signalons; toutefois avant d'aller plus avant , les inconvénients de cette méthode.
En premier lieu, le fait d'opposer la force à la force, nécessite de la part de l'attaqué une résistance physique plus ou moins importante. D'où parfois, des échecs cuisants.
En second lieu, les techniques ne permettent pas toujours de bien contrôler l'adversaire. Aussi le combat se termine-t-il généralement par des dommages physiques chez l'agresseur. En effet, une clé de bras, de cou ou de pied estropieront à jamais l'attaquant ou, pis encore, un atemi dangereux pourra le tuer sur le coup. Nous sommes donc loin de nos idéaux humanitaires! Seule une plus grande maîtrise de l'élève et une technique plus évoluée lui permettront de se défendre, tout en ménageant au maximum l'intégrité physique de son assaillant.
La self-défense élémentaire peut-être comparée à une arme à feu comme le revolver. L'attaqué ne peut que blesser ou tuer. Parfois, bien sûr, un coup de feu tiré en l'air suffit à faire entendre raison, mais peu de personnes ont ce souci en cas de péril. Seul un judoka, suffisamment maître de lui, évitera l'emploi de coup dangereux; il se contentera de contraindre à la raison son adversaire par un contrôle efficace mais non meurtrier.
Voyons maintenant quelques exemples pratiques de self-défense élémentaire.