dimanche 11 octobre 2009

LE KIME-NO-KATA


Ce kata est également connu sous le nom de shinten-nobuno-kata : « formes de combat réel », Il fut créé afin de perpétuer la technique des atemis qui ne peuvent être exécutés que sous cette forme spéciale. Il s'exécute en deux positions : l'une agenouillée et l'autre debout. Il se divise ainsi en deux groupes : idori et tachiai.

Les attaques d'Uke s'exécutent à mains nues, avec le sabre court et enfin avec le sabre long de samouraï.

Comme son premier nom l'indique, ce kata vise surtout à développer la maîtrise de décision dans le cas d'une agression, si dangereuse et si rapide qu'elle soit.

Aussi n'est-il demandé au Japon qu'aux examens pour le 5e dan! La tension mentale est très élevée et l'usage du kiai est fréquent. Tori esquive au dernier moment l'attaque, pare et contre-attaque par atemi, clef 'ou projection. Le spectacle d'un tel kata est des plus impressionnant. Même une personne avertie en a toujours le souffle coupé. Nous n'étudierons pas le détail de ces prises redoutables, mais voici la liste complète des vingt techniques du klrne-no-kata.

Idori : « défense agenouillée»

1. Ryo-te-dori : « prise des deux mains »;

2. Tsu-kake : « coup de poing à l'estomac »;

3. Suri-age: « coup glissé au visage »;

4. Yoko-uchi : « coup de poing latéral »;

5. Ushiro-dori : « saisie arrière »;

6. Tsukomi : « transpercer à la dague »;

7. Kiri-komi : « fendre la tête »;

8. Yoko-tsuki : « coup de .dague latéral »;

Tachiai : « défense debout»

9. Ryote-dori : « prise des deux mains»;

10. Sode-tori : « prise par les manches »;

11. Tsu-kake : « coup de poing au visage »;

12. Tsuki-age : « uppercut »;

13. Suri-age : « coup glissé au visage »;

14. Yoko-uchi : « coup de poing latéral »;

15. Ke-age : « coup de pied haut »;

16. Ushiro-dori : « saisie arrière »;

17. Tsu-komi : « transpercer à la dague »;

18. Kiri-komi : « fendre la tête »;

19. Nuki-kake : « empêcher de dégainer »;

20. Kiri-oroshi : « pourfendre au sabre »;

JU-NO-KATA

L'étude du lu-ne-kata commence généralement à un grade assez élevé, surtout en Occident. Or, ce kata est inégalable comme moyen pédagogique afin d'initier et de former le débutant en judo. Il lui enseigne, en effet, dans tes meilleurs conditions possibles, les déplacements, les esquives et les combinaisons dans une continuité de mouvements très élégants, souples et efficaces.

De plus, le kata ne comporte aucune chute pour Uke : Tori s'arrête toujours avant la fin du kake. Enfin, chaque mouvement est une application pratique de self-défense. Toutes ces raisons font du juno-kata un entraînement de base excellent pour les débutants très jeunes, les jeunes filles, et les dames. Celles-ci maîtriseront parfaitement ce kata jusqu'à pouvoir l'exécuter harmonieusement sans discontinuité et avec une réelle énergie. Nous étudierons à leur intention le plan complet de leur entraînement dans un paragraphe ultérieur.

Déroulement du kata

Le ju-ne-kata se compose de quinze techniques divisées en trois groupes. Elles s'exécutent les unes à la suite des autres sans interruption entre chaque groupe. Uke et Tori, séparés d'environ trois mètres, sont face à face en position naturelle. Ils font face au joseki, le saluent, puis se retournent face à face pour se saluer respectivement en ritsurei.

1. Tsuki-dashi : « transpercer avec la main », Uke s'avance vers Tori en glissant doucement en tsugi-ashi et en levant progressivement la main tendue vers les yeux de Tori (fig.1).

Tori exécute au dernier moment tai-sabaki à droite et saisit de la main droite en pronation, le poignet droit d'Uke (fig.2). Uke


continue à avancer d'un pas en tsugi-ashi. Les deux corps sont alors l'un contre l'autre et Tori saisit de la main gauche en supination le poignet gauche d'Uke. Tori tend les bras d'Uke et se penche en arrière (fig.3). Revenant à la position de départ, Uke et Tori changent de prise de poignet, pivotent l'un contre l'autre sur l'axe de l'épaule gauche et terminent dans la position inverse du départ. Uke et Tori repartent ensuite en pivotant sur l'axe de l'épaule. Tori lève son bras droit en étirant celui d'Uke et pose sa main gauche sur l'épaule d'Uke. Ce dernier garde le bras gauche le long du corps. Tori recule d'un pas et déséquilibre Uke vers l'arrière (fig.4). Au signal d'abandon, Tori relâche Uke et ensemble, ils reprennent la position naturelle.

2. Kata-oshi : « pousser aux épaules », Uke se place à l'extérieur gauche de Tori qui dérive son pied gauche. Il place sa main droite sur l'épaule droite de Tori et le pousse vers l'avant. Tori fléchit le tronc vers l'avant en cédant (fig.1). il recule sous le bras




droit d'Uke qui glisse sur l'épaule. Tori saisit de la main droite le bord cubital de la main droite d'Uke et, en continuant à reculer, il tire le poignet droit d'Uke en le tordant. Celui-ci se retourne et tente de frapper de la pointe des doigts de la main gauche, le visage de Tori (fig.2). Celui-ci saisit de la main gauche le bord cubital de la main gauche d'Uke et la tire vers lui. Uke est ainsi retourné et se trouve le dos opposé à Tori, les deux bras étendus au-dessus de la tête (fig.3). Uke marque l'abandon en frappant le tapis du pied. Tori relâche et aide Uke à revenir en position naturelle.

3. Ryote-dori : « prise des deux mains ». Uke et Tori sont face à face à quelques centimètres l'un de l'autre. Uke saisit des deux mains les poignets de Tori (fig.1), qui lève les bras, dégage




le droit et saisit avec la main gauche le poignet droit d'Uke par en dessous. Simultanément, il avance son pied droit devant le pied droit d'Uke et passe son bras droit au-dessus du bras droit de ce dernier (fig.2). Tori enveloppe le bras droit d'Uke et exécute soto-maki-komi . Lorsqu'Uke est soulevé du sol et prêt à passer par-dessus Tori (fig.3), il marque l'abandon. Tori revient alors en position debout pour ramener doucement Uke sur le sol. Les deux partenaires reprennent alors la position naturelle.

4. Kata-hamashi : « pivotement des épaules ». Uke se place derrière Tori à quelque trente centimètres. Il place ses mains sur



les épaules de Tori (fig.1) et celui-ci se retourne légèrement sur sa droite pour saisir de la main gauche le bras droit d'Uke (fig.2). Tori exécute alors un ippon-seoi-nage en baissant son tronc vers l'avant et en étendant ensuite ses jambes. A ce moment Uke est prêt à basculer par-dessus les épaules de Tori et marque l'abandon (fig.3). Tori dépose alors Uke très doucement sur le dos en se redressant lentement. Les deux partenaires se replacent ainsi en position naturelle.

5. Ago-oshi : « repousser le menton », Uke se place perpendiculaire à Tori, à deux mètres de son côté droit. Il avance vers lui en tsugi-ashi et tente de repousser le menton de Tori en le touchant de la main droite tendue (fig.1). Tori saisit de la main droite, le bord cubital de la main droite d'Uke et pivote sur la gauche en tirant le bras droit de ce dernier vers l'avant (fig.2). Tori avance d'un pas droit et se retourne vers Uke. Celui-ci tend la main gauche en avant pour frapper de la pointe, le visage de Tori (fig.3). Tori saisit le dos de la main gauche d'Uke et lui tire les bras vers le haut (fig.4), le forçant à pivoter. Tori tire Uke en arrière en le cambrant comme dans kata-oshi, mais lui fléchit les bras de manière à lui diriger les mains derrière la nuque et à le



déséquilibrer ainsi au maximum vers l'arrière et le bas (fig.5). Après l'abandon d'Uke, Tori le relâche et l'aide à se relever en position naturelle.

6. Kiri-oroshi : « pour fendre la tête ». Uke est perpendiculaire à Tori à environ un mètre devant lui. Il lève le bras droit à la verticale et pivote sur sa gauche pour faire face à Tori. Avançant d'un pas droit, il frappe du bord cubital de la main droite le sommet de fa tête de Tori (fig.1). Tori recule en tsugi-ashi et évite le coup. La main droite d'Uke rencontre le vide et continue sa trajectoire. Tori la saisit au passage, à hauteur de la ceinture, avec sa main droite. Tori repousse cette main vers le bas et devant lui en avançant

en tsugi-ashi (fig.2). Uke repousse alors de la main gauche le coude droit de Tori en reculant son pied droit. Tori pivote sur sa gauche jusqu'à se trouver sur l'arrière gauche d'Uke où il lui saisit au passage, de la main gauche, le poignet gauche (fig. 3) et tourne derrière lui. Tori soulève alors le bras gauche

d'Uke à la verticale et pose sa main droite sur son épaule gauche. il tire ainsi Uke en arrière, le cambrant au maximum (fig.4). Après l'abandon d'Uke, Tori le relâche et l'aide à reprendre la position naturelle.

7. Ryo-kata-oshi : « pression sur les deux épaules », Uke se place à quelque trente centimètres derrière Tori. Levant lentement les bras à la verticale (fig.1), Uke pose ensuite les bras tendus sur

les épaules de Tori où il appuie ses mains vers le bas. Tori cède en pliant lés genoux (fig.2) et s'accroupit en pivotant sur la gauche afin d'être face à Uke (fig.3). Tori saisit de la main gauche le poignet droit d'Uke, se retourne vers lui et saisit la main du même poignet en continuant à pivoter vers la gauche en position accroupie (fig. 4). Tori tend le bras droit d'Uke au-dessus de sa tête et se redresse. Uke tente de repousser Tori vers l'avant en posant sa main gauche sur la hanche gauche de l'autre. Celui-ci se redresse en avançant de quelques pas, relâche sa main gauche et la tend horizontalement devant la poitrine d'Uke. Tendant toujours le bras gauche vers. le haut, Tori recule son pied gauche derrière le droit d'Uke et le déséquilibre vers l'arrière (fig.5) Après l'abandon d'Uke, Tori l'aide à reprendre la position naturelle.


8. Naname-uchi : « fendre diagonalement ». Uke et Tori sont face à face en position naturelle à quelque soixante centimètres l'un de l'autre. Uke replie son bras de manière à diriger sa main tendue vers son oreille gauche (fig.1) et s'apprête à frapper du

bord cubital de la main le visage de Tori. Celui-ci évite le coup en se penchant en arrière (fig.2) et en écartant, du bras gauche. le bras droit d'Uke. Tori tend alors de contre-attaquer en frappant de la main droite les yeux d'Uke et en avançant du pied droit.



Mais Uke esquive le coup par tai-sabaki et saisit, de la main gauche, le poignet droit de Tori en l'attirant vers l'avant (fig.3). Tori avance en tsugi-ashi et saisit, de la main gauche, le poignet gauche d'Uke pour le contrôler. Uke repousse alors de sa main droite le coude de Tori pour forcer ce dernier à pivoter vers la droite. Tori cède et pivote rapidement sous les bras d'Uke et glisse son pied droit derrière son adversaire en reculant. Il le saisit alors à la ceinture (fig.5) et le soulève comme pour le projeter (fig.6) en ura-nage . Uke tend bras et jambes et marque l'abandon au point extrême du kake avant la projection. Tori dépose Uke lentement au sol.

9. Katate-dori : « prise d'une main », Uke se place sur le côté droit de Tori et saisit en pronation le poignet droit de ce dernier avec sa main gauche (fig.1). Tori se déplace vers l'avant en lançant le bras droit devant lui pour relever. Uke suit ce dernier et pousse de la main droite sur le coude droit de l'autre pour le forcer à pivoter vers la gauche (fig.2). Tori cède et recule son pied gauche en arrière pour se trouver en position idéale pour un o-goshi à gauche (fig.3). Tori place o-goshi et soulève au maximum Uke en redressant ses jambes (fig.4). Uke marque l'abandon avant d'être projeté et Tori le repose doucement au sol.




10. Katate-age : « lever la main pour frapper ». Uke et Tori sont face à face, distants l'un de l'autre d'environ trois mètres. Ensemble ils lèvent à la verticale le bras droit, se dirigent l'un vers l'autre en

ayumi-ashi à petits pas rapides (fig.1). Lorsque les .deux bras droits sont sur le point de se heurter, Tori recule rapidement le pied droit en cercle et exécute un tai-sabaki (fig.2) l'amenant



derrière Uke. Plaçant sa main gauche sur l'épaule gauche d'Uke, Tori saisit la manche droite d'Uke à hauteur du triceps avec sa main droite et tire vers le bas en fléchissant Uke sur son côté droit (fig.l).

Tori laisse Uke reprendre la position naturelle et aussitôt soulève de la main le bras de ce dernier à la verticale. Continuant ce mouvement, il fléchit Uke sur son côté gauche (fig.4). Ramenant le bras d'Uke à la verticale, Tori recule en tsugi-ashi d'un pas et déséquilibre Uke en le tirant sur le bras droit tendu et en le contrôlant par l'épaule gauche (comme en fin de tsuki-dashi). Après l'abandon d'Uke, Tori le relâche et l'aide à reprendre la position naturelle.

11. Obi-tori : « prendre la ceinture », Uke et Tori se font face à un mètre vingt de distance. Uke s'avance sur Tori en croisant les avant-bras (le gauche au-dessus) pour saisir la ceinture de ce dernier (fig.1).

Tori esquive en déviant les bras par une saisie du poignet gauche d'Uke et en le poussant sur son extérieur arrière gauche (fig.2). Il fait alors un pas droit avant, pousse de sa main gauche le coude gauche d'Uke et de sa main droite l'épaule gauche d'Uke pour le faire pivoter sur sa gauche (fig.3). Uke tourne, revient face à Tori et le pousse à son tour, tirant le bras droit de ce dernier de sa main droite et poussant de sa main gauche l'épaule droite



de l'autre. Celui-ci cède et se place à l'extérieur droit d'Uke où Hie ceinture pour le soulever en uki-goshi à gauche . Tori se penche en avant, tend ses jambes et Uke bascule vers l'avant, le tronc très droit (fig.4). Après le signe d'abandon d'Uke, Tori le repose au sol lentement et ils reprennent ensemble la position naturelle.


12. Mune-oshi : « poussée à la poitrine ». Uke et Tori s'avancent l'un vers j'autre et s'arrêtent à une distance d'environ trente centimètres. Uke plie le bras droit en élevant et reculant le coude aussi loin que possible. Il avance alors sa main vers la poitrine de Tori et presse sur le pectoral gauche de celui-ci (fig.1). Tori saisit de sa main gauche le poignet droit d'Uke et presse à son tour de sa main droite sur la poitrine de l'autre. Celui-ci saisit le poignet droit de Tori et le soulève à la verticale (fig.2). Tori tire son bras gauche vers le bas et pivote sur l'axe de son épaule gauche pour se retrouver dos à dos avec Uke (fig.3). Continuant à tourner, main sur l'épaule droite cette fois, les deux partenaires se retrouvent face à face. Tori saisit le bras gauche d'Uke et le soulève à la verticale, tandis qu'il tire le bras droit d'Uke vers l'extérieur et avance du pied droit. Ce pied se place derrière le droit d'Uke comme o-soto-gari. Tori déséquilibre alors Uke sur son arrière




droit (fig.4). Après l'abandon d'Uke, chaque partenaire revient à sa position naturelle.

13. Tsuki-age : « uppercut ». Uke se place perpendiculairement à quelque soixante centimètres de Torl, Il lève le bras droit horizontalement,


main ouverte, paume vers le sol (fig.1). Il baisse le bras dans un large cercie, tout en fermant le poing et pivote vars Tori pour le frapper en uppercut au menton. Celui-ci esquive le coup en se penchant en arrière (fig.2) et saisit au vol le poignet droit d'Uke en le poussant dans sa trajectoire circulaire ascendante (fig.3). Tori force ainsi Uke à pivoter complètement sur lui et s'aide dans ce sens de ses deux mains. Lorsqu'Uke est de nouveau face à lui ,le bras droit levé, Tori l'attaque en ude-garami et passe' sa hanche droite derrière celle d'Uke par un pas extérieur en tsugi-ashi (fig.4).

14. Uchi-oroshi : « coup de poing de haut en bas ». Uke et Tori sont face à face séparés d'un mètre environ. Uke décrit un cercle avec son bras droit fléchi et le monte à la verticale en fermant le poing. Il veut frapper le sommet de la tête de !ori avec le dos du poing. Tori évite le coup en se penchant en amère comme dans le mouvement précédent et saisit le poignet droit au moment où celui-ci passe devant sa ceinture (fig.1). Avançant le pied droit, Tori repousse le bras droit d'Uke en l'obligeant à pivoter sur sa gauche. Mais Uke repousse le coude droit de Tori. Ce dernier pivote à son tour (vers la droite) et fait face à Uke. Avançant sur l'extérieur gauche de Uke, Tori passe derrière lui et, saisissant au passage son poignet gauche, il attaque le cou d'Uke en hadaka-jime . et tend le bras gauche de ce dernier en ude-hishigi .Tori tire ainsi Uke en déséquilibre arrière et le force à l'abandon (fig.2). Après le signal d'Uke, Tori le relâche et, ensemble, les deux partenaires reprennent la position naturelle.

15. Rijoyan-tsuki : « piquer les deux yeux », Uke et Tori se font face à une distance approximative de un mètre vingt. Uke avance du pied droit et pointe les doigts de la main droite vers les yeux de Tori (fig.1). Tori esquive en se penchant en arrière et en


écartant de la main gauche le bras droit de Uke. Saisissant le pojgnet droit de ce dernier, il le tire en avant (fig.2). De la main droite, il pousse ensuite Uke au coude gauche et le force à pivoter e:l un tour complet. Lorsqu'Uke fait de nouveau face à Tori celui-ci s'apprête à son tour à le frapper aux yeux (fig.3), mais avec la main gauche. Uke évite le coup de la même manière et force Tori à pivoter. Ce dernier cède mais se place pour entrer uki-goshi à gauche . en ceinturant Uke par la droite (fig.4). Tori soulève Uke au maximum en le basculant sur sa hanche gauche. Ce dernier tend son corps très droit et abandonne avant d'être projeté. Tori le repose lentement au sol et chacun reprend sa position naturelle.

Les deux partenaires retournent à leur place respective du début du kata, se saluent en ritsurei et se retournent vers le joseki pour le saluer. Ainsi se termine le ju-ne-kata.

LE KOSHIKI·NO·KATA

Les formes antiques furent créées pour combattre en armures en corps à corps (kumi-uchi), aussi les pratiquants doivent-ils s'efforcer d'exécuter les mouvements comme s'ils étaient recouverts d'armure de samouraïs.

Le kata se divise en deux parties: la première (omote) groupe quatorze techniques; la seconde (ura) en groupe sept. Ces vingt et une techniques se déroulent très lentement. Le premier groupe marquant un temps d'arrêt après chaque mouvement, le second les enchaînant tous sans interruption.

Voici la liste des vingt et un mouvements et leurs pittoresques traductions:

1. Tai: « position de départ du corps »;

2. Yume-no-uchi : « dans un rêve »;

3. Ryokuhi : « éviter l'emploi de la force brutale »;

4. Mizu-gurum : « le moulin tournant par la force de l'eau;

5. Mizu-nagare : « courant d'eau du ruisseau »;

6. Hiki-otoshi : « tirer et faire tomber»;

7. Koda-ore : « tronc d'arbre tombant »;

8. Uchi-kudaki : « réduire en poudre »:

9. Tani-otoshi : « chute dans la vallée »;

10. Kuruna-da-ochi : « choir en roue »;

11. Shikoro-dori : « arracher le casque»;

12. Shikoro-gaeshi : « renverser par le casque »;

13. Yu-dachi : « averse estivale du soir »;

14. Taki-otoshi : « chute en cascade »:

15. Mi-kudaki : « réduire le corps en poudre »;

16. Kuruma-gaeshi : « roue renversée »;

17. Mizu-iri : « plonger dans l'eau »:

18. Ryu-setsu : « la neige sur le saule »;

19. Saka-otoshi : « chute culbutée »;

20. Yuki-ore : « branche cassée par la neige »;

21. Iwa-nami : « rocher balayé par les vagues ».

L'ITSUTSU-NO-KATA

Ce kata comprend cinq formes de techniques sans appellations et simplement numérotées de un à cinq. La première consiste à pousser Uke de la main droite sur la poitrine et à le culbuter en arrière. La seconde : Uke est projeté en uki-otoshi après avoir tenté de frapper symboliquement Tori au ventre avec une dague. La troisième forme consiste à projeter Uke en yoko-wakare après que les deux adversaires aient décrit un « tourbillon» concentrique. Dans la quatrième forme, Tori court derrière Uke, le dépose, écarte les bras en croix, met la main gauche à la hanche, recule et pousse la poitrine d'Uke du bras droit. Reculant davantage., il déséquilibre Uke qui chute sur le dos. Enfin, la cinquième forme ressemble à la troisième et se termine en yoko-wakare spécial, car à aucun moment les deux adversaires ne se touchent.

C'est un kata très étrange et peu compris par la plupart des judokas. Il est clair que cette technique ne s'adresse qu'aux judokas avancés dans la compréhension profonde du judo.


LE SEIRYOKU-ZEN'YÔ, KOKUMI-TAIIKU-NO-KATA

Ce kata est enseigné dans toutes les écoles du Japon. Il est un excellent moyen d'éducation physique et mentale, mais surtout une introduction parfaite à l'étude du judo. Il complètera, avec le ju-no-kata, l'entraînement des judokas féminins.

Le kata se déroule en deux parties :

La première (tandoku-renshiu) est une suite d'exercices à pratiquer sans partenaire. Il s'agit de répéter les divers coups (atemis) dans toutes les directions. Il y en a vingt-huit (à répéter à gauche et à droite) :

1. Hidari-mae-naname-ate : « donner un coup oblique gauche »;

2. Migi-ate : « donner un coup à droite »;

3. Ushiro-ate : « donner un coup en arrière »;

4. Mae-ate : « donner un coup en avant »;

5. Ue-ate : « donner un coup au-dessus ».

Ces cinq mouvements sont répétés ensuite à gauche. Les cinq suivants se groupent sous la dénomination des o-goho-ate, c'est-à-dire « cinq directions d'attaque majeures». Ils sont identiques aux précédents, mais Tori fait un pas dans la direction d'attaque. Les noms de ces mouvements sont identiques aux cirrq premiers mais précédés du terme o (par ex. : 6. o-hidarlmae-naname-ate).

Ensuite suivent cinq coups de pieds groupés sous le terme

goho-geri : « coups de pieds aux cinq directions» :

11. Mae-geri : « coup de pied en avant »;

12. Ushiro-geri : « coup de pied en arrière »;

13. Hidari-mae-naname-geri : « coup de pied en oblique à gauche »;

14. Rigi-mae-naname-geri : « coup de pied en oblique à droite»

15. Taka-geri : « coup de pied vers le haut »,

Tori recommence ensuite les exercices avec l'autre pied, puis avec les deux pieds, alternativement.

L'exercice 16 se nomme kagami-migaki : « polir le miroir », et il est le seul exercice symbolique du kata. L'esprit est comparé à un miroir. Il s'agit de le polir et de le débarasser des impuretés. Maître Kano composa une stance pour accompagner cet exercice où il est question du rude combat qu'est la vie, et de l'ennemi le plus redoutable, caché dans notre cœur, et qui nous empêche d'atteindre la vérité.

L'exercice 17 se nomme sayu-uchi : « coups à droite et à gauche ».

18. Zengo-tsuki : « coup en avant et en arrière »;

19. Ryote-ue-tsuki : « coup vers le haut avec les deux mains »;

20. O-ryote-ue-tsuki : « coup majeur vers le haut avec les deux mains »;

21. Saeju-kogo-shita-tsuki : « coups alternés vers le bas gauche et droit»;

22. Ryote-shita-tsuki : « cou p vers le bas avec les deux mains »;

23. Naname-ue-uchi : « coup vers le haut en oblique »;

24. Naname-shita-uchi : « coup vers le bas en oblique »;

25. O-Naname-ue-uchi : « coup majeur vers le haut en oblique »;

26. Ushiro-sumi-tsuki : « coup arrière en oblique »;

27. Ushiro-uchi : « coup arrière interne»;

28. Ushiro-tsuki-mae-shita-tsuki: « coups frappés vers le bas, en arrière et en avant»;

La seconde partie est appelée satai-renshiu et se pratique avec un partenaire. Elle est elle-même divisée en deux groupes: le premier comprend les formes de décision et se nomme kirneshiki; le second, les formes de souplesse et se nomme ju-shiki.

Le kime-shiki comprend cinq mouvements en position agenouillée (idori) et cinq mouvements en position debout (ta-cheai). Le ju-shiki comprend une sélection de dix techniques du ju-no-kata. En fait, ces deux derniers groupes ressemblent respectivement au kime-no-kata et au ju-no-kata. L'ensemble du kata demande un temps assez long d'exécution, aussi la première partie est-elle souvent répétée séparément.

Avant de terminer cette étude des katas, il est à signaler que le s· et le g. kata sont très peu connus. Quelques prévilégiés occidentaux ont pu s'initier à l'un d'eux. Il s'agit d'ippan-yo-goshin-no-kata ou plus exactement de goshin-jitsu, pratiq par la Préfecture de police de Tokyo. Ce kata comprend vingt et une techniques de self-défense, contre-prises, atemis, coup de bâton, matraque et révolver. Très spectaculaire en démonstration, il ne peut être efficace que pour un judoka très avancé.