jeudi 2 avril 2009

LE JUDO JUVÉNILE



Les débuts du judo juvénile datent d'avant ... le judo! En effet les premiers grands maîtres du judo commencèrent la pratique des divers jiu-jitsu lorsqu'ils étaient adolescents ou plus jeunes encore. Il était courant, avant la création du judo, de voir dans les dojos d'arts martiaux, les jeunes fils de samouraïs s'entraîner alors qu'ils étaient à peine âgé de dix ans. Maître Kano avait au début de son enseignement du judo (au kano-juku), un grand nombre d'élèves très jeunes. La plupart étaient des jeunes princes et pairs âgés de dix à vingt ans. Lui-même avait à peine vingt-cinq ans. Sa seconde école ne s'appelait-elle pas Yonen Sha, l'école de jeunes garçons? Dès que le Kodokan s'imposa au monde sportif du judo, les plus brillants maîtres enseignèrent le judo à l'université, puis à l'enseignement moyen. Finalement, le judo fut enseigné jusqu'à l'école primaire. Cet enseignement était très viril et visait à développer l'esprit martial chez les jeunes. Aussi fut-il interdit par les forces américaines lors de l'occupation d'après-guerre, En 1952, avec l'autorisation du SCAP (Suprême Command of the Allied Powers), le ministère de l'Education imposa à nouveau le judo comme cours régulier dans l'enseignement officiel.

Ces cours étaient compris·· dans la branche «éducation physique », au même titre que d'autres activités sportives. Le côté martial fut délibérément laissé de côté et l'enseignement fut entièrement réétudié. Actuellement, il est enseigné dans touts

les écoles et le kodokan possède une section « junior» où plus de 600 enfants de cinq à quinze ans s'entraînent quotidiennement. Devant une telle vogue, le Japon a de nombreux problèmes à résoudre : enseignement, dojos, professeurs, etc ... En Occident l'enseignement obligatoire du judo n'est pas encore généralisé. Mais les. établissements officiels ou privés d'enseignement moyen, technique ou universitaire, possèdent de plus en plus une section du judo. Aucune école privée qui se veut à la pointe du progrès ne manquerait de vouloir former une élite de judokas. les championnats universitaires connaissent une vogue croissante. D'ici quelques années, les candidats aux titres olympiques se recruteront dans ces pépinières de champions que sont les centres sportifs universitaires.

Actuellement, les parents soucieux de donner à leurs enfants un enseignement sérieux du judo doivent en général le faire dans un dojo particulier. Ici encore le choix du dojo et du professeur revêt un caractère capital. Outre les conseils déjà cités, j'ajouterai que les cours doivent absolument être réservés à des enfants. les Cours mixtes (adultes-enfants, et parfois femmes) sont à proscrire. Il est même vivement recommandé d'enseigner le judo à des enfants du même âge.

Que les parents n'oublient jamais qu'un cours de judo non approprié aux enfants (surtout en dessous de douze ans) peut nuire énormément à la croissance et au développement moral.

Par contre les résultats escomptés d'une initiation et d'un entraînement intelligents sont plus que remarquables; tout comme pour l'adulte, il s'agit d'une extraordinaire école de vie.



A chacun son judo

Le judo a un avantage incomparable sur les autres sports diversité des techniques alliée à la possibilité d'un éventail très étendu des formes d'entraînement. Un sexagénaire peut parfaitement pratiquer le judo, ainsi qu'un jeune athlète de vingt ans, une jeune fille ou un enfant. Mais chacun pratiquera un judo différent.

Nous verrons ainsi la jeune fille pratiquer un judo souple, gracieux; un jeune homme s'entraînera plus virilement dans la gamme complète 'des diverses techniques, un homme plus âgé se spécialisera au sol, etc ... Et l'enfant? Lui aussi sera entraîné différemment. Il ne commencera l'étude du judo qu'à six ans, minimum. Avant cet âge, la forme d'entraînement d'un corps et d'un esprit si jeune est fort peu compatible avec les techniques judo (même les mieux adaptées). Si votre enfant est âgé de six à douze ans, il devra suivre un cours de pré-initiation au judo; s'il est âgé de douze à quatorze ans, il suivra le cours d'initiation proprement dit et, enfin, s'il est un adolescent de quatorze à seize ans, ce sera le cours de préparation judo.

Prenez donc le soin d'adapter progressivement votre enfant au véritable judo par ces divers cours qui tiennent compte des possibilités physiques et mentales de chaque âge. L'enfant sera ainsi guidé sûrement vers un épanouissement total de toutes ses facultés morales et corporelles. Petit à petit, notre futur champion acquerra souplesse et résistance, tout en assimilant les techniques de base du judo.



La période de pré-initiation

Elle s'adresse à de jeunes enfants dont le développement musculaire cérébral et organique est loin d'être terminé. Si la formation de la fonction digestive se déroule de la naissance à l'âge de six ans, la formation de la fonction respiratoire commence, elle, à l'âge de six ans pour se terminer globalement vers quinze ans.

Les parents et les éducateurs ne doivent pas oublier que c'est l'âge de la croissance osseuse et que les muscles ont peu de force et de résistance. De plus, le cœur, qui est un muscle, est aussi loin d'être formé. Ces considérations physiologiques nous invitent donc à ne pas demander à l'enfant de grands efforts musculaires. Son développement mental est très lent et irrégulier. Sa volonté et son attention ne se manifestent vraiment que vers dix ans, et commence seulement alors la formation du raisonnement. Le jugement s'affirme chez l'enfant vers douze ans. Jusqu'à cet âge, sa principale activité est le jeu.

Aussi les leçons de pré-initiation seront-elles basées sur une série de jeux éducatifs se rapportant au judo.

Les séances de pré-initiation en judo éviteront les exercices violents ou demandant un effort musculaire important ou une attention trop soutenue.

Par contre, on insistera sur la gymnastique respiratoire, l'entraînement des muscles aidant la respiration et la croissance. Les jeux éducatifs seront abondants. La partie proprement judo comprendra les exercices de base: les brise-chutes dans toutes les directions, les déplacements, la garde, les saluts et, enfin, les principes du travail au sol.

Tout en amusant l'enfant, il faut préparer' son corps et ses réflexes au judo, mais sans entraver sa croissance.

La période d'initiation

Au terme de la période précédente, l'enfant, alors âgé de douze ans, est mieux préparé pour s'essayer à des techniques demandant plus de concentration. Mais pas de fatigue excessive! Jamais le cœur ne devra subir d'effort sérieux. La gymnastique visera toujours à fortifier la fonction respiratoire et la sangle abdominale. Les jeux seront choisis parmi les exercices de combat. Quant au judo, on veillera surtout à la correction de l'attitude, à la maîtrise des brise-chutes et, enfin, à l'initiation des projections. Inutile, bien sûr, de demander à l'enfant d'analyser dans ses moindres détails chaque mouvement. Une explication générale et surtout le bon exemple suffiront. L'enfant copie facilement et inconsciemment; il assimilera, en se divertissant, l'ensemble des mouvements de base du judo.

Si cet entraînement est valable dans sa forme, pour les garçons et les filles, il différera toutefois dans son application. A cet âge; la fille évolue plus rapidement vers la maturité que le garçon. C'est généralement une période très délicate et l'exercice physique fatigue généralement très vite les jeunes organismes durant la période de puberté. Aussi, plus que pour les garçons, évitez les exercices violents.



La préparation judo

A quatorze ans, ce n'est presque plus d'un enfant qu'il s'agit. Les jeunes filles insisteront davantage sur la correction et la beauté des mouvements et le rythme des exercices. La sangle abdominale sera très entraînée. C'est le moment ou jamais de parer notre future femme d'un tour de taille impeccable. Le garçon, lui, se rapprochera de plus en plus du judo classique des adultes. Les réflexes de combat lui seront inculqués progressivement. Il cherchera à automatiser son premier mouvement favori. C'est le moment de lui inculquer ou d'affermir les bonnes habitudes mentales et physiques. Sens de l'équilibre, respiration calme, réflexes d'opportunité, décontraction, etc ... Le rôle des parents du professeur sera très important pour la formation de notre futur champion. C'est, en effet, un jeune athlète en pleine forme, débordant de vitalité, qui ne demande qu'à « foncer », Modérez-le. guidez-le et, surtout, que l'orgueil ne lui monte pas la tête!

Le judo pour avoir confiance en soi

Le judo est un sport fortement recommandé chez les enfants qui manquent d'assurance, a travers des valeurs ancestrales, le judo permet de développer des qualités essentielles : le dépassement de soi, la concentration, la maîtrise, le respect de soi et des autres. A travers le judo, l'enfant peut s'affirmer, se confronter et s'épanouir. Le sportif apprend à se défendre, ce qui lui procurera une grande confiance en lui.