jeudi 14 mai 2009

La vitesse d'attaque


Celle-ci, comme tous les points importants. de ce chapitre, concourt au meilleur emploi de l'énergie. Dans tout acte, la vitesse d'exécution peut globalement se décomposer en deux phases :

la phase de préparation (perception, jugement et décision)

la phase d'exécution (transmission et mobilisation).

La phase de préparation se compose (dans un acte conscient) :

• de la perception d'un signal extérieur ou intérieur (attaque de l'adversaire ou désir de le vaincre);

• de son interprétation (analyse du déséquilibre et recherche d'une position ou contre-prise);

• du choix et de 'la décision de la réponse (telle technique à exécuter de telle manière pour ... ).

La phase d'exécution se compose, elle, de :

• la transmission neuro-musculaire (la technique choisie);

• la contraction neuro-musculaire de départ et adaptation pendant l'action;

En analysant ces diverses parties de l'acte conscient nous constatons que les trois phases de préparation passent par le . cerveau qui transmet par l'intermédiaire de la moelle épinière les ordres nécessaires à agir.

Un entraînement adéquat peut réduire le temps de perception dans une proportion satisfaisante. Le temps d'analyse, de choix et de décision peut être pratiquement réduit à rien par l'acquisition d'un réflexe conditionné. C'est-à-dire qu'il se crée une chaîne de cellules nerveuses allant des organes récepto-analyseurs aux organes moteurs, sans faire intervenir la conscience. Pour y parvenir, l'entraînement intensif est indispensable. Mais la chaîne ainsi créée (toujours complexe) peut être de structure très longue ou ... beaucoup moins longue. Cette structure dépend des chemins et détours que toutes ces cellules nerveuses intéressées par le signal perçu (traction, poussée, coup, etc ... )



feront faire à celui-ci (pendant l'interprétation, le choix et la décision) jusqu'aux nerfs moteurs. 'Certaines joueront le rôle d'un feu vert et le message passera rapidement; d'autres seront des feux rouges et le message, arrêté, sera détourné. Ces feux verts et rouges sont toutes les pensées conscientes ou inconscientes qui dirigent notre vie. Il apparaît ainsi clairement que le rôle mental de l'esprit est important, même si le judoka transforme l'essentiel de son bagage technique en réflexes conditionnés. Ceux-ci jouent toujours et même très rapidement, mais ils n'auront un rendement optimum que lorsque l'état mental, pareil à·I'état physique, sera bien entraîné, souple, rapide et détourné de tout handicap (inhibitions, peurs, complexes, etc.), Ici le rôle du maître sera très délicat, mais prépondérant. En ce qui concerne les phases d'exécution proprement dites, l'entraînement physique et « la forme» (voir troisième partie) contribuent dans une large part à réduire le temps de transmission nerveuse et le temps de contraction musculaire.

Terminons par quelques chiffres précis : chez un sujet non entraîné, il faut près de 80 centièmes de seconde pour répondre à un signal donné. Chez un sujet bien entraîné ce temps descend en-dessous de 40 centièmes.