Généralités. Se traduit par «petit fauchage, intérieur». C'est une technique de jambes de petite amplitude. Elle est surtout employée par les judokas de petite taille, qui peuvent ainsi terrasser des adversaires plus grands et plus lourds qu'eux. Ce mouvement demande de la rapidité et surtout une grande souplesse mentale. Il faut, en effet, rentrer de face entre les jambes de l'adversaire el le déséquilibrer sur son arrière, De plus la coordination neuromusculaire en équilibre dynamique est très sollicitée, En effet le kake et le contrôle final du mouvement se font en perte d'équilibre avant. En compétition, on pousse cette tendance jusqu'à la plongée franche sur l'adversaire. Les possibilités d'enchaînement tant en avant qu'en arrière sont très nombreuses. Cette projection est très utile en compétition ou on lui doit 4 % des victoires en tachi-waza.
Description globale. Il s'agit de projeter l'adversaire sur son arrière droit en brisant sa position dans cette direction, et en fauchant par l'intérieur son talon droit avec le pied droit. En voici le déroulement : Uke avance le pied droit et Tori recule le gauche (fig.1). Uke et Tori sont en position naturelle droite (migi-shizentai); Uke peut sa trouver en défensive (migi-jigo-tai); Tori provoque alors une réaction vers l'arrière en tirant Uke des deux mains. Tirant parti de cette réaction, il tire la main gauche vers hanche gauche et pousse de la main droite Uke vers son arrière droit, Tori se penche, le tronc vers l'avant, (fig.2), porte son poids sur la jambe gauche et, en accentuant le kusushi, fauche de son pied droit le talon droit d'Uke (fig.3). Uke se glissera sous Tori en tombant en arrière (fig.4).
Opportunités. Les opportunités les plus classiques sont lorsqu'Uke avance largement d'un pas en avant, lorsqu'il est statique, ou lorsqu'il recule le pied gauche. Dans tous ces cas, il faut appliquer cette technique lorsque le centre de gravite passe sur le pied droit ou le quitte.
il est encore possible d'attaquer ko-uchi-gari lorsque l'adversaire se de place sur la droite, Attaquez aussi au moment ou il pose le pied droit. Enfin, deux opportunités peu courantes : lorsque Uke ales jambes très écartées (il s'agit de faucher en cercle) et lorsqu'il avance le pied gauche. Cette dernière alternative est très délicate; il faut attaquer au moment où le pied gauche arrive a hauteur du pied droit (un peu comme en ko-soto-gari).
Points clés
• le pied droit de Tori doit faucher avec la plante du pied bien fléchie « en cuiller» (fig. 5);
• la distance entre Uke et Tori ne doit pas être trop courte. Elle sera fonction de la taille de Tori et devra lui permettre de bien prendre appui sur sa jambe gauche en extension au moment du kake
• Tori ne doit jamais casser le corps vers l'avant;
• pendant le fauchage, Tori attaque au ras du tapis et le frôle le plus longtemps possible. il maintient le poids d'Uke sur sa jambe droite par traction de la main gauche. Pour plus d'efficacité, Tori met le pouce entre la saignée du bras d'Uke et pousse ce bras pendant le kake;
• Tori évite de pousser Uke sur son côté gauche; il coordonne bien l'action de ses deux mains, comme pour bander un arc.
Enchaînements -combinaisons. lis sont nombreux, et appliques suivant la réaction de l'adversaire. Il peut en général réagir de deux manières : en esquivant la jambe attaquée ou en la bloquant.
En cas d'esquive, enchaînez par ko-uchi-gari, s'il repose sa jambe, en tai-otoshi. S'il la laisse levée, vous pouvez encore attaquer a gauche, harai-goshi, ou a droite koshi-guruma,
Si par contre il résiste à votre ko-uchi-gari, vous enchaînez suivant la direction de sa résistance. Par exemple en résistant vers l'avant, vous enchaînez seoi-nage, tsukuri-komi-goshi, uchi-mata ou tomoe-nage. Dans le cas ou il porte son poids en arrière (il est encore ébranlé par votre attaque), répétez ko-uchlgari ou attaquez l'autre jambe o-uchi-gari. Si votre jambe gauche n'est pas trop écartée, enchaînez aussi o-soto-gari ou ko-sotogake.
De toutes manières, attaquez souvent ko-uchi-gari (et à fond pour ne pas être centre). C'est un mouvement qui, s'il ne vous rapporte pas la victoire, peut vous donner l'avantage (waza-ari) : continuez alors sans discontinuité au sol. Mais dans chaque cas, vous ébranlerez suffisamment l'équilibre d'Uke pour vous permettre d'enchaîner par d'autres techniques.
Contre-attaque. Marchez le plus correctement possible et es attaques en ko-uchi-gari seront rares. Elles échoueront plus facilement dans cette position, car vous pourrez les esquiver plus facilement. Dans ce cas, levez rapidement votre pied attaque, sans exagérer la hauteur et ripostez a chaque fois par kiza-guruma. Vous découragerez ainsi votre adversaire. Vous pouvez toutefois le « contrer» plus énergiquement avec notamment des sutemis : Soulevez la jambe et tombez tomoe-nage, ou en vous
lançant sur votre gauche, lancez tai-otoshi ou sumi-otoshi. Vous pouvez aussi bloquer du pied avance et ceinturer l'adversaire pour lui porter ushiro-goshi.
Variantes et secrets. On peut modifier le ko-uchi-gari par un balayage du pied de l'adversaire, avant qu'il ne soit entièrement pose au sol; nous avons alors ko-uchl-barai, De même, le fauchage peut être remplacé par un accrochage en soulevant le pied. Se sera alors ko-uchi-gake qui est surtout efficace lorsque tout le poids du corps est porte sur ce pied. Pour éviter toutes possibilités de contre-attaque, il faut rentrer ko-uchi-gari à fond, descendre très bas (la tête contre le biceps droit de l'adversaire), pousser avec l'épaule contre son sternum et «faucher sous votre ventre» en le tirant dans sa glissade sous votre corps.
Partant de ce principe, il vous arrivera (surtout en compétition) de terminer la projection en sutemi. Une variante de ce terrible mouvement est de passer votre bras droit entre l'adversaire et vous et de le poser sur sa jambe droite en saisissant son pantalon pour le maintenir (fig.6). C'est une projection très efficace pour les petites tailles, mais elle comporte un danger si elle n'est pas exécutée à fond : l'étranglement.