vendredi 10 septembre 2010

12. Tsuri-komi-goshi


Généralités. Se traduit par: «projection de hanche en tirant et soulevant en dedans». Cette appellation un peu longue veut exprimer le plus complètement possible cette action de déséquilibre très courante.

Le tsuri-komi consiste donc à déséquilibrer l'adversaire vers l'avant par une traction combinée des poignets (qui le soulèvent), du corps (qui se penche), et des genoux fléchis,

Il s'agit d'attirer l'adversaire vers votre intérieur (komi) en le soulevant sur ses orteils. Cette action doit être circulaire et l'autre doit se sentir soulevé, attire vers l'avant, puis vers vous. C'est donc une technique de hanches de grande amplitude qui demande une grande souplesse de taille et de reins.

Elle réussit particulièrement bien aux judokas de tailles petites et moyennes. Les grands en tirent également parti en la modifiant un peu. Elle est courante en compétition ou on lui doit plus de 6 % des victoires. Elle dérive de l'uki-goshi que Maître Kano dût modifier successivement en harai-goshi puis en tsuri-komi-goshi, car ses élèves commençaient à connaître sa technique favorite et à l'esquiver. Son étude est très importante, car il s'agit de la projection la plus représentative des techniques de hanches.

Lorsqu'on la connaît, il est facile d'apprendre hane-goshi et harai-goshi .

Description globale. Tori doit briser la position d'Uke sur son avant, lui barrer les cuisses avec les hanches et le basculer par dessus. Tori recule le pied droit en amenant Uke à avancer son pied gauche (fig. 1); Tori recule alors le pied gauche derrière le droit en tirant de la main gauche pour forcer Uke à avancer son pied droit (fig. 2). Des que le pied droit d'Uke est pose, Tori exécute des deux mains un puissant tsukuri-komi qui, déséquilibrant Uke, lui fera encore avancer le pied gauche. Tori lui barre alors le chemin en pivotant sur son pied droit et par une flexion des jambes, oppose ses hanches aux cuisses de Uke (fig. 3). Uke est alors « tendu »sur la pointe des pieds, et ensuite attire sur le dos de Tori. Celui-ci, coordonant la traction de sa main droite en cercle vertical vers le sol et, de sa main gauche vers sa hanche gauche, basculera Uke sur ses reins et le projetera devant lui. Il terminera le kake par une extension des jambes, jusqu'alors très fléchies, et par le fléchissement du corps vers l'avant (fig. 4).

techniques judo

Opportunités. En principe, toutes les opportunités des mouvements de hanche sont bonnes. La meilleure étant toutefois celle que nous venons d'étudier : lorsque Uke a avance son pied droit, il vient se placer pour ainsi dire sur Tori en avançant le pied gauche. Dans ce cas c'est l'action combinée du tsukuri et des mains qui a prépare Uke de la sorte. Une opportunité fort semblable est celle où Uke avance de lui-même son pied gauche; Tori place alors rapidement le pied droit devant le pied adverse (si possible pendant son propre déplacement) et attaque comme à l'ordinaire.

Enfin, lorsque Uke recule le pied droit, Tori le freine et l'attire sur lui avant qu'il ait pose son pied au sol. Parfois les pieds d'Uke ne sont pas sur la même ligne, le pied droit étant déjà en arrière, Tori doit alors engager son pied droit plus loin (perte de temps).

Une dernière possibilité moins classique est celle ou Uke se déplace latéralement vers la droite. Tori doit alors pivoter rapidement sur son pied gauche et lancer son pied droit vers le pied droit d'Uke. Le kusushi commence des que les pieds sont poses au sol.

Points clés

• la main droite saisissant normalement le revers d'Uke (parfois un peu plus bas), Tori accentue le tsuri-komi en plaçant son coude sous l'aisselle gauche d'Uke; .

• il doit soulever de la main droite et non tirer;

il ne doit pas trop sortir la hanche droite;

il écarte l'action des deux mains au début du kusushi, un peu comme pour ouvrir son judogi;

• Tori doit pendant le kake coordonner l'action des deux mains avec l'extension des jambes;

• toute la force se répartira sur la main gauche et la jambe gauche.

Enchaînement -combinaison. Tsuri-komi-goshi suivra toutes vos attaques de hanches, de bras ou d'épaules, lorsque l'adversaire résiste de l'abdomen. Si vous échouez en tsuri-komi-goshi, parce que l'adversaire esquive en passant sur le cote de votre hanche droite, barrez-lui le chemin avec votre jambe droite tendue et terminez en tai-o-toshi . Si son esquive est un peu tardive et qu'il glisse de votre dos sur le cote, continuez le déséquilibre avec vos deux bras, mais en terminant uki-otoshi. Enfin, si l'adversaire résiste de l'abdomen, fléchit les jambes et se penche en arrière, faites rapidement volte-face et enchaînez (suivant le cas) o-uchi-gari, ou o-soto-gari,

Il est évident que si vous rentrez tsuri-komi-goshi, à une hauteur moyenne, et que l'adversaire résiste de l`abdomen, il vous suffira de descendre beaucoup plus bas (en fléchissant les jambes) et de réattaquer aussitôt.

Contre-attaque. La contre-attaque est difficile. L'idéal est de surpasser la hanche de l'adversaire et d'attaquer ura-nage, yoko- guruma, etc ... Il est aussi possible de bloquer de l'abdomen et genoux, afin d'attirer l'adversaire en arrière par ushiro-goshi.

variantes et secrets. La variante la plus classique est le sode-tsuri-komi-goshi. Sode signifie « manche », Ce qui distingue cette variante est en effet la prise un peu spéciale de la main droite qui saisit la manche adverse au coude, au lieu du revers (fig.5).

techniques judo

C'est une variante avantageuse parce qu'on peut attaquer sode d'un côte et tsuri-komi-goshi de l`autre côte, sans changer le kumi-kata.

Une autre forme réside à prendre très haut au col, comme certains le font pour uchi-mata (fig. 6). Enfin, dans le kake, il est possible de projeter sans redresser les genoux. Certains champions fléchissent davantage les jambes et en particulier la jambe droite, qui parfois s'avance pendant le kake.