vendredi 10 septembre 2010

17. Ko-soto-gake


Généralités. La première projection du 3° Kyo signifie «petit accrochage extérieur», On le confond souvent avec ko-soto-gari qui lui ressemble beaucoup. Au début du judo, les deux, mouvements se nommaient sous un même vocable: ko-soto-gari. Reportez-vous aux généralités de ces mouvements pour l'explication des différences essentielles de chaque mouvement.

Dans le de-ashi-barai, le débutant apprend à balayer sans force le pied droit avance de son adversaire. Au 2° Kyo, le pied droit avarice d'Uke est fauché avec plus d'énergie par ko-soto-gari.

La maîtrise de la force doit donc être plus complète. S'il est possible d'accrocher en force Uke avec un puissant Ko-Soto-Gake, il n'en est pas moins vrai que le temps d'opportunité est très important. Il s'agit donc d'une technique de jambe de petite amplitude, très efficace et fort prisée des judokas de petite taille.

Elle est peu employée en compétition et les statistiques sont difficiles à établir vu la confusion de technique entre le mouvement et le ko-soto-gari. Il a été, toutefois, enregistre une soixantaine de victoires par ko-soto-gari sur dix mille combats environ.

techniques judo

Description globale. La projection consiste à briser la position d'Uke en le déséquilibrant sur son arrière droit. Puis à accrocher son talon avec la plante du pied gauche de Tori, de manière à ce qu'il tombe en arrière.

Voici comment y parvenir : Uke et Tori sont en position naturelle A droite. Tori recule son pied droit, tout en tirant Uke de la main droite. Celui-ci avance du pied gauche (fig. 1). Des que ce dernier quitte le sol, Tori pose son pied droit derrière son gauche (fig. 2). Il décolle aussitôt le pied gauche pour partir en direction du pied droit d'Uke (fig. 3). Tori empêchera Uke de poser son pied gauche au sol en commençant le kuzuski des qu'Uke amène la jambe gauche A hauteur de la droite. Il tirera alors la manche droite d'Uke vers le bas et l'arrière droit de celui-ci. Il amènera tout le poids du corps d'Uke sur son talon droit, par l'action «en bielle» de son bras droit. C'est-à-dire que le mouvement commence par une traction, qui s'arrondit ensuite en une levée et finalement en poussée arrière, Uke, ainsi déséquilibre, a la jambe gauche flottante et tout le poids sur son talon droit. A ce moment, Tori qui a son poids sur sa jambe droite légèrement fléchie, accroche le talon ou la cheville droite d'Uke avec la plante du pied gauche (fig. 4). En accentuant le déséquilibre, il soulèvera par un puissant «crochetage» ou par un «fauchage» la jambe d'Uke et le projettera ainsi sur son arrière (fig.5).

Opportunités. L'opportunité classique est celle qui vient d'être décrite. Pour y parvenir aisément, Tori peut tirer Uke de la main droite et tourner en cercle jusqu'a ce que ce dernier se penche instinctivement vers l'arrière. Une autre opportunité très efficace dans la pratique est d'appliquer ko-soto-gake lorsque l'adversaire attaque par la droite. il avance alors son pied droit devant nous et il suffit de porter rapidement le poids de son corps sur son talon droit en soulevant énergiquement son pied gauche et en tirant vers le bas la manche droite. Enfin une troisième opportunité est l'attaque en réaction. Vous commencez par un kuzuski A gauche, donnant l'impression A l'adversaire que vous allez attaquer par harai-qoshl par exemple. Des qu'il résiste (vers son arrière droit), levez son coude gauche et déséquilibrez-le par le mouvement de bielle vu précédemment.

Points clés

• la coordination de l'action des deux mains est primordiale : la main gauche soulève et pousse, la main droite tire vers le bas, puis vers votre ceinture pendant le kake;

• la jambe qui porte le crochet doit être légèrement fléchie, le pied en extension et la plante du pied «en cuiller»;

• le pied droit de Tori est dirigé vers le talon d'Uke, avec le pied duquel il forme un angle droit;

• la distance entre les deux pieds droits d'Uke et de Tori varie suivant la taille des partenaires. Elle doit permettre l'application du mouvement avec le maximum de force.

Enchaînement -combinaison. Dans le cas où votre adversaire s'oppose A votre attaque en résistant en jigotai et s'assied, glissez votre pied derrière lui et terminez en tani-otoshi . S'il plie les jambes en souplesse tout en se tenant a vous, ramenez rapidement votre jambe droite et enchaînez par ko-uchi-gari à gauche. Enfin s'il soulève ou recule la jambe attaquée tout en vous repoussant, enchaînez par harai-goshi sur son côté gauche. Une forme de ko-soto-gake qui surprend souvent et permet parfois de belles projections, est l'attaque répétée du même mouvement. Apres la première attaque, Uke se relâche et ne s'attend plus à une même attaque. Il relâche bien souvent sa résistance avant d'avoir recouvre sa stabilité, et c'est à ce moment qu'il convient de réattaquer sans perte de temps.

Contre-attaque. Sur une attaque ko-soto-gake, portez votre poids sur la jambe gauche et tournez rapidement sur votre gauche en vous déséquilibrant sur l'avant. Tirez l'adversaire sur vous en enchaînant tai-otoshi. Partant du même principe, vous pouvez attaquer en uchi-mata si votre adversaire est plus près de vous. Par contre, si son attaque est distante, tirez-le vers sa gauche et fauchez l'intérieur de sa cheville gauche en o-uchi-gari.

Variantes et secrets. La variante la plus connue de ko-soto-gake est o-soto-gake. L'accrochage du pied droit d'Uke ne se fait plus avec la plante du pied sur le talon, mais par le mollet de Toi contre le mollet d'Uke ou creux-poplité contre creux-poplité ; il s'agi alors d'une projection de grande amplitude, qui consiste à accrocher la jambe d'Uke sans faucher, mais surtout à faire tomber Uke sur son arrière en contrôlant sa jambe. Cette technique est plus puissante, moins fine et demande plus de force. Elle est plus facilement utilisée par les débutants, mais la projection étant moins nette, elle est bien souvent délaissée par les judokas sérieux, quitte à l'approfondir plus tard après la maîtrise du ko-soto-gake classique.