Généralités. Se traduit par «projection en cercle». C'est le plus fameux des sutemis. On l'a surnomme, en Europe, «planchette japonaise», Très populaire, ce mouvement représente pour beaucoup de profanes le mouvement type du judo ou du jiu-jitsu, où il faut céder à l'adversaire pour le vaincre. Très spectaculaire, il a séduit les spécialistes du catch qui n'ont pas hésité à l'incorporer «grosso modo» dans leurs exhibitions. Si, apparemment, il semble facile de projeter un adversaire par tomoe-nage, l'expérience nous démontre que, comme la plupart des sutemis, il faut une longue pratique pour pouvoir projeter un judoka avec un tel mouvement. Il est, en effet, peu pratique par les débutants et il n'est généralement réussi à coup sar que par les experts d'un certain âge. Toutefois, avec un peu de pratique. il est possible de le connaître suffisamment pour surprendre un adversaire; car il est rarement employé en compétition, où l'on ne compte que 70 victoires par tomoe-nage sur 10.000 combats.
Description globale. Il s'agit de projeter l'adversaire au-dessus de soi, en brisant son équilibre vers l'avant et en l'entraînant au solen se jetant sous lui.
En voici l'exécution : Tori recule son pied droit en attirant des deux mains Uke vers lui (fig.1). Pendant qu'Uke avance le pied gauche, Tori place le pied gauche à l'intérieur des pieds .d'Uke. Il y porte son poids et en fléchissant la jambe, il s'assied le plus près possible du talon tout en déséquilibrant Uke des deux mains vers l'avant (fig. 2). Il place simultanément son pied droit sur le bas de l'abdomen d'Uke en fléchissant au maximum la jambe droite et attire ainsi Uke au-dessus de lui en se couchant sur le sol (fig. 3). A ce moment, Tori détend sa jambe droite, soulève son corps à l'aide de la jambe gauche et tire par les revers Uke au-dessus de sa tête. Uke bascule en chute avant au delà des épaules de Tori, tandis que celui-ci ramène ses mains vers lui par un mouvement en virgule.
Opportunités. L'opportunité la plus classique et la plus efficace est nage-no-kota, c'est-à-dire, sur réaction d'Uke a une poussée de Tori. Il s'agit donc de repousser énergiquement Uke sur son arrière, jusqu'à ce qu'il résiste et repousse Tori à son tour. Attaquez alors au moment ou il avance son pied gauche. Il est vrai qu'en pratique, cette manière quelque peu caricaturale ne réussit que sur un judoka très borné ou trop crispé, Il suffira bien souvent d'une poussée sèche lorsque Uke est en jigotai pour réussir tomoe-nags avec peu ou pas de déplacement. Le moment opportun étant, dans tous les cas, celui où Uke avance dangereusement son centre de gravite vers l'avant et que la plus grande partie de son poids se trouve sur l'avant des pieds.
Points clés
• pour un bon déséquilibre et un bon contrôle du kake, il est essentiel que Tori saisisse les deux revers d'Uke pendant le tsukuri. La projection est parfaitement faisable en kumi-kata normal, mais elle demande une très grande expérience;
• ne placez pas votre pied trop tôt sur l'abdomen de l'autre.Celui-ci pourra alors facilement bloquer le mouvement;
• engagez le pied gauche le plus loin possible entre les jambes de l'adversaire en frôlant le tapis;
• le genou droit doit toucher votre poitrine;
• ne détendez jamais la jambe droite au début du kake, seulement . lorsque l'adversaire est bien charge sur vous;
• veillez à coordonner l'action des mains avec la détente de la jambe droite.
Enchaînement -combinaison. Comme pour la plupart des techniques en sutemi, tomoe-naqe ne se combine qu'avec une suite en ne-waza (technique de combat au sol). Mais il arrive parfois qu'Uke esquive avant que le kake soit sérieusement amorcé (voir fig. 4). Tori doit alors ramener rapidement sa jambe gauche vers sa poitrine et la replacer aussitôt à l'extérieur de la jambe droite d'Uke afin de terminer uki-waza ou sumi-gaeshi suivant le cas. Dans le cas ou Uke est projeté mais d'une manière insuffisamment nette, Tori basculera en arrière pour se retrouver à califourchon sur Uke et enchaîner ne-waza. Le fait de maintenir constamment les deux revers peut faciliter notamment l`entrée d'un étranglement.
Contre-attaque. Si vous percevez l'attaque des le départ, il vous est alors possible d'attaquer la jambe d'appui de votre assaillant par ko-uchi-gari, ko-soto-gake ou même o-uchi-gari.
Pour cette dernière opportunité, il est possible d'écarter le pied droit de votre adversaire ou de le saisir et de le soulever avec la main gauche, tout en attaquant o-uchi-gari. Cette autre attaque est très facile lorsque votre adversaire place trop tôt son pied sur votre abdomen.
Si par centre, l'attaque est rapidement amorcée, il ne vous reste qu'à éviter le pire ... C'est-à-dire, être retourne sur le dos. Aussi vous efforcerez-vous de pivoter sur le pied droit de votre partenaire et même d'accrocher sa jambe. Renversez-le alors sur le côté et attaquez-le en immobilisation. Si vous pouvez esquiver d'un grand pas droit oblique le contrôle de sa jambe droite, maîtrisez son bras gauche en l'enveloppant dans une clé en croix.
Variantes et secrets. La variante avec kumi-kata normal exige un déséquilibre mieux contrôle, mais évite de changer la position des mains. De plus elle empêche Uke de poser la sienne au sol pour pivoter sur le pied de Tori. Tomoe-nage doit être étudié par tous, mais en particulier, par les spécialistes au sol. il permet de nombreuses entrées à ce mode de combat. De plus, il permet parfois de terrasser un adversaire lors d'un combat au sol, au moment ou celui-ci se relave de la position quadrupédique, où lorsqu'il veut vous contrôler dans cette position.
