Généralités. Se traduit par «bloquage du pied en soulevant».
C'est une technique de jambes de petite amplitude (la plus petite de toutes). Elle ne peut se faire avec force, mais une certaine énergie est nécessaire pour la réussir, De plus, le « tempo» du kake est important, ce qui en fait un excellent exercice du « meilleur emploi de l'énergie ». La projection peut être réussie aisément par petits et grands, a condition de respecter ces deux points : les petits attaqueront sur recul du pied gauche de l'adversaire et les grands, sur avance du pied droit. Elle se pratique peu en compétition, du moins en tant qu'élément de victoire. Celles remportées par cette technique sont inférieures a 2%.
Description globale. Suivant l'hiza-guruma dans le Gokio, les débutants lui trouvent beaucoup de ressemblance. En fait, il s'agit d'une technique fondamentalement différente. Idéalement, le déséquilibre d'hiza-guruma est horizontalement circulaire; dans le sasae-tsuri-komi-ashi, le déséquilibre formera un cercle vertical. En gros, il s'agit de bloquer la cheville d'Uke et de le déséquilibrer par son avant. Voici comment y arriver :
Tori et Uke sont en position naturelle a droite (migi-shisentai). Tori recule le pied droit (fig.1) et invite Uke a avancer par une traction des mains. Celui-ci avance successivement le pied gauche, puis le droit. A ce moment, Tori commence le kuzushi, tout en avançant son pied droit face au pied gauche d'Uke (fig.2). Le déséquilibre se décomposera comme suit : traction simultanée du bras gauche vers la hanche gauche et «traction soulevée» (tsuri-komi) du bras droit vers sol. Ce tsuri-komi est analogue au mouvement d'une bielle. Le poids du corps est a ce moment reparti sur le pied droit de Tori, libérant ainsi sa jambe gauche. il appliquera instantanément son pied gauche sur le coup-de-pied droit d'Uke en l' «enveloppant» complètement (fig.3). Le kake consiste a accentuer le déséquilibre d'Uke vers son avant droit par la traction conjuguée et continue des deux bras; le droit tirant et soulevant, le gauche tirant vers la hanche gauche. Pendant le kake, Tori tournera son corps vers la gauche tout en se lançant vers l'arrière, sans crainte d'être déséquilibre.
Opportunités. Le moment d'appliquer le kake se situe à l'instant où Uke a plus de la moitie du poids de son corps sur le pied droit avance, l'opportunité, qui consiste a «entrer» sasae-tsuri-komi-ashi lorsque Uke recule le pied gauche, est exploitable comme ceci : des qu'Uke recule le pied gauche. Tori le suit du pied droit, mais par un déplacement plus rapide. Son pied pose sur le sol (ou parfois pendant le tsukuri), il commence la traction de son bras gauche vers sa hanche gauche et ralentit ainsi le passage du centre de gravite du pied droit d'Uke vers le pied gauche. A ce moment, il attaque comme pour l'opportunité précédents.
Points clés. Deux défauts fréquents sont à éviter. Le premier consiste (pour Tori) à tourner le corps vers la gauche, des le départ du kuzushi. A ce moment, le tsuri-komi devient quasi impossible et le mouvement de Tori ressemble a un hiza-guruma, sans en avoir les qualités. Le second défaut est, au contraire, de rester trop en face -d'Uke et de ne pas tourner, même à la fin du kake. Le résultat? Uke prend immanquablement appui sur le corps de Tori et ne tombe pas. Il lui est alors aise d'esquiver son pied bloque, Tori doit éviter de pousser la cheville d'Uke en arrière ; il s'agit simplement de la maintenir (fermement) sur place. Qu'il ne gaspille pas son énergie!
Enchaînement -combinaison. Il arrive fréquemment de « rentrer» sasae-tsuri-komi-ashi à moitie ou sans un maximum de correction. Uke a tot fait alors d'esquiver. Le meilleur enchaînement est de recommencer! Il est très « payant» en effet d'attaquer ce mouvement en répétition. Mais, à chaque nouvelle attaque, Tori doit essayer de mieux déséquilibrer Uke et de perfectionner les détails du kake. Il lui est possible également d'enchaîner sur une esquive avec jambe fléchie en entrant o-uchi-gari à gauche .
Contre-attaque. Sur Uke (très penche en arrière et fort en dessous de lui), Tori prend appui sur lui, des le début, et attaque o-uchi-qari à gauche, ou s'il peut dégager son pied droit à temps, ko-uchi-gari a droite.
En cas de dégagement «in extremis» de son pied droit, Tori le passera à l'extérieur d'Uke et se laissera aller en grand écart au sol en exécutent yoko-otoshi (fig. 4).
Variantes et secrets. Retenez que toutes les formes de sasaeuri-komi-ashi impliquent un effacement de votre corps, aussitôt après le début du déséquilibre. Certains champions attaquent le mouvement sur place, en maintenant l'adversaire des deux mains pour l'empêcher de se déplacer. S'ils sont de petite taille, ils lancent alors leur pied droit entre les deux pieds de l'adversaire (ou franchement a l'extérieur, s'ils sont de grande taille) et feinte souvent une entrée d'autres mouvements tels que tai-otoshi ou o-uchi-gari. Au dernier moment, ils déséquilibrent leur adversaire vers son avant droit, a moins que celui-ci ne l'ait déjà fait par « réaction »! Et alors seulement, ils dévoilent leurs batteries en bloquant rapidement le pied de l'adversaire et en se lançant complètement en arrière, entraînant irrésistiblement ce dernier dans une chute souvent spectaculaire.