Généralités. Nous avons vu au début de cette étude du gokio que les techniques de projections étaient enseignées suivant un ordre bien déterminé. Un des impératifs pédagogiques motivant la classification des mouvements est l`utilisation de l`énergie. C'est ainsi que les mouvements nécessitent peu de force physique sont places au début du gokio, pour autant que leur chute ne soit pas trop difficile ou dangereuse ou que la pratique du mouvement n'incite pas l`élève à la passivité (cas des sutemis). il n'est donc pas étonnant de trouver un mouvement tel qu'utsuri-goshi, où la force exigée est importante, à la 29e place du gokio. Un mouvement plus simple encore, mais de force pure, est l'ushiro-goshi qui se traduit par «projection de hanche par l'arrière ».
C'est une technique de hanche de grande amplitude pour «fort des Helles» ... à moins d'utiliser au maximum toutes les ressources du meilleur emploi de l'énergie, C'est la raison pour laquelle nous le trouvons à la 37e place du gokio. Certains maîtres considéraient cette projection comme une technique de bras, tant ceux-ci y jouent un rôle prépondérant. Elle est utilisée en randori et surtout en compétition comme contre-attaque à tout mouvement ou l'attaquant présents son dos à l'attaqué, Très efficace pour briser une attaque, ushiro-goshi n'en reste pas moins une technique peu rentable pour obtenir la victoire dans un combat. Sur dix mille combats, une vingtaine de victoires furent remportées par ce mouvement. C'est une technique très efficace, a connaître, mais comme tous les «contres», elle reste très passive.
Description globale. il s'agit de projeter Uke lorsque celui-ci commence, par exemple, une attaque de hanche. Relâchez alors le kumi-kata, ceinturez votre adversaire, soulevez-le très haut à bras le corps en vous cambrant en arrière et basculez-le sur le dos.
En voici l'exécution : en partant de la position naturelle à droite, Uke attaque, par exemple, en harai-goshi (fig.1). Tori fléchit les jambes et ceinture Uke des deux bras (fig.2). Redressant tronc et jambes, Tori attire Uke sur lui et le soulève en se cambrant en arrière (fig.3). Tori élève, avec tout son corps en extension et ses bras en particulier, Uke le plus haut possible (fig.4). Tori repousse alors ses hanches vers l'arrière et tire Uke de manière à l' «étendre» dans l'air (fig.5). Parachevez ce mouvement en pivotant d'un quart de tour vers la gauche tout en contrôlant le corps de votre adversaire (fig.6). Plaquez ses épaules au sol en évitant qu'il pose ses pieds en premier lieu.
Opportunités. Le moment opportun est difficile à trouver car c'est une affaire de «téléperception». il s'agit de percevoir l'attaque des la première fraction de seconde. A ce moment vous devez déjà réagir de manière à avoir les genoux fléchis et les bras écartes au moment où votre adversaire vient de se retourner pour le tsukuri. il est aussi possible de l'exécuter lorsque votre adversaire a échoue une attaque de mouvement de hanche et qu'il revient à sa position initiale. Mais cette opportunité est moins favorable, car, généralement, il se méfie,
Points clés
• soulevez votre adversaire très rapidement et d'un seul élan, sans quoi vous risquez le «crochetage» ou la contre-attaque;
• descendez très bas avec les jambes fléchies en gardant le tronc droit;
• ne lâchez pas votre adversaire avant qu'il n'ait touche le sol, sans quoi il pourrait se retourner ou poser les pieds avant le dos,
Enchaînement -combinaison. Si votre adversaire résiste ou tente de s'accrocher, vous pouvez enchaîner en ura-nage en vous jetant sur le dos. S'il se penche vers l'avant, passez votre bras gauche devant sa poitrine et projetez-le en sukui-nage.
Contre-attaque. Une contre-attaque à une technique qui, dans son essence même, est une contre-attaque, est difficilement concevable. Bien sou vent, après une attaque de hanche avortée par un contre, tel que ushiro-goshi qui a son tour échoue, les deux partenaires rompent et reprennent un kumi-kata normal pour repartir à zéro. Mais ce n'est pas toujours le cas et parfois Tori se sentant menace par un ushiro-goshi se défend immédiatement.
La première défense est l'accrochage d'une ou des deux jambes sur celles d'Uke. Si ushiro-goshi n'est pas enlevé suffisamment vite. il est possible de contre-attaquer en o-uchi-gari ou ko-uchi-gari, le premier de ces mouvements étant le plus efficace,
Variantes et secrets. Il existe deux variantes possibles. La première consiste à dégager la main droite et à saisir Uke en dessous du creux du genou droit. Tori à ainsi plus de force pour soulever Uke. Mais il n'est pas toujours possible, faute de temps ou suivant le degré de contrôle parfait de l'adversaire, de dégager son bras droit. Une seconde variante est alors possible. il s'agit de soulever Uke en s'aidant d'un genou fléchi dans le creux de ses jambes (fig.7).