L'avant-dernière projection du Gokio se traduit par «chute dans l'angle», Elle est considérée comme la technique la plus délicate et la plus difficile du Gokio. C'est une projection de main, tout comme tai-otoshi ou uki-otoshi, qui d'ailleurs lui ressemble beaucoup, Peu de judokas l'étudient, ce qui pourrait s'expliquer par sa difficulté d'assimilation. Or ce sont, en général, les techniques fines et délicates qui enrichissent le plus le judoka. Bien que ce mouvement soit exécute avec les mains, la force seule de celles-ci ne suffit pas. La coordination complète du corps est nécessaire. Le temps d'application doit être correctement choisi et le déséquilibre parfait est exige. Par une étude sérieuse et des répétitions inlassables (même en randori), le pratiquant parviendra à maîtriser non seulement ce mouvement, mais aussi à comprendre et à appliquer correctement des techniques telles que ko-soto-gake, tani-otoshi, yoko-otoshi, etc ... C'est un excellent moyen pour le judoka avance d'affiner son sens de l'opportunité, son «temps» d'attaque pour les diverses projections. Inutile de dire que ce mouvement est pratiquement inexistant en compétition. Les champions, généralement de jeunes athlètes, se spécialisent dans des techniques plus rudimentaires où il est possible de briller très rapidement. Lorsque l'âge est passe de «suer sang et eau» pour un titre ou un trophée, et l'expérience aidant, on perfectionne sa technique, on approfondit les ressources du judo et on découvre alors des techniques aussi passionnantes que sumi-otoshi.
Description globale. IL s'agit de rompre l'équilibre d'Uke sur son arrière droit et de le projeter dans cette direction par une action combinée des deux mains.
En voici l'exécution : Tori et Uke sont en position naturelle à droite. Tori recule légèrement le pied droit et oblige Uke à avancer du gauche (fig.1). Pendant ce déplacement, Tori avance rapidement son pied gauche vers l'extérieur du droit d'Uke tout en commençant kuzushi (fig.2). Le déséquilibre consiste à ne pas laisser passer le poids du pied droit sur le pied gauche, mais au contraire de l'amener vers l'arrière droit d'Uke par une traction latérale arrière du bras gauche de Tori et une poussée de sa main droite. Tori se fend alors, en accentuant le déséquilibre par une glissade des pieds. Le pied droit prend bien appui au sol le plus en arrière possible, tandis que la jambe gauche se fléchit vers l'avant (fig.3). Tori continue la traction de la main droite et retourne sur le dos d'Uke en le poussant de la main gauche (fig. 4 et 5) Uke flotte un instant dans l'air avant de tomber sur e dos aux pieds de Tori (fig.6).
Opportunités. Le moment opportun est celui où le centre de gravité d'Uke quitte la jambe droite pour passer sur la gauche, ou au contraire lorsque Uke recule sa jambe gauche et que le poids du corps commence à passer sur le pied droit. A ce moment, Tori doit amener ce poids au-delà de l'extérieur arrière du talon droit d'Uke. Les temps d'attaque sont un peu similaires à ceux d'o-soto-gari mais surtout à ceux de ko-soto-gake.
Points clés
• pivotez votre tronc légèrement sur la droite pendant le desequilibre final de l'adversaire au moment du «retournement»;
• projetez par l'action des mains, mais aussi de tout le corps; la force réside dans la sangle abdominale;
• conservez le tronc droit pendant la projection.
Enchaînement -combinaison. Si votre adversaire recule rapidement le pied gauche pour reprendre son équilibre, barrez-lui les jambes par l'arrière et enchaînez en o-soto-guruma. Dans le. cas contraire ou il esquive par tai-sabaki en avançant la jambe gauche, continuez le mouvement en le transformant en uki-waza ou parfois .en tani-otoshi. Si, par contre, c'est le pied droit qu'il, avance en y déplaçant son centre de gravité vers l'avant, essayez tomoe-nage.
Contre-attaque. Des que le tsukuri commence, avancez sur votre adversaire et contre-attaquez par o-uchi-gari très latéral. Dans certains cas, notamment si vous avancez le pied droit, il est possible de rompre le début du kuzushi en pivotant sur la gauche et d'entrer uchi-mata,
Variantes et secrets. Il n'existe qu'une variante, c'est uki-otoshi ou plus exactement sumi-otoshi qui est une variante d'uki-otoshi. La différence entre ces deux techniques réside seulement dans la direction du déséquilibre. Sumi-otoshi déséquilibre et projetté Uke sur son arrière droit; dans uki-otoshi, Uke est projeté sur son avant droit.