Généralités. Le dernier mouvement du Gokio se traduit par «accrochage latéral». C'est une technique de sutemi latéral de petite amplitude. Apparemment simple, ce mouvement est trop souvent confondu avec un de-ashi-barai manque qu'on termine en accrochant la jambe et en se laissant tomber au sol. Mais en fait, il s'agit d'une technique où l'action des mains et leur coordination avec le balayage du pied et le déséquilibre des deux corps est aussi délicate que dans uki-otoshi et sumi-otoshi. Aussi, lorsque ces mouvements sont correctement assimilés, il est assez ,aisé de pratiquer yoko-gake avec efficacité, La chute de cette projection est probablement la plus sèche du gokio, du fait que le balayage est puissant, qu'Uke ne peut se retenir A Tori et qu'enfin ce dernier ne peut soutenir la chute d'Uke. Nous sommes loin du de-ashi-barai du début. Le faux yoko-gake (de-ashi-barai accroché en tombant) ne permet jamais d'obtenir une victoire nette en combat. Par contre, dans yoko-gake correct, les deux jambes d'Uke décollent du tapis et montent assez haut pour décider du combat d'une manière indiscutable. Uke veillera toujours à bien relever la tête pendant la chute, ainsi qu'à frapper vigoureusement du bras gauche. Les judokas de petite taille tireront grand profit de cette projection. L'étude de ce mouvement est d'ailleurs reprise dans nage-no-kata.
Description globale. Pour projeter votre adversaire, rompez sa position sur son avant droit et déséquilibrez-la ensuite sur son cote droit. Accrochez son pied droit et jetez-vous sur le côté au sol en l'y entraînant. Projetez latéralement tout en balayant ses jambes.
En voici la description : Tori et Uke sont en position naturelle à gauche (fig.1). Tori recule du pied droit et tire Uke de la main gauche en le forçant ainsi à avancer le pied droit (fig.2). Tori pousse alors légèrement Uke de la main droite et tire la manche droite d'Uke de la main gauche. Il porte ainsi le centre de gravite d'Uke sur l'extérieur droit de ses orteils. Pour ce déséquilibre, il s'aide de tout son corps en le portant en arrière (fig.3). Tori continue à se porter dans cette direction et, tout en fléchissant la jambe droite, il fauche le pied droit d'Uke sous le malléole externe (fig.4). Tori se jette alors au sol sur son côté gauche, en continuant à tirer de la main gauche et à pousser de la main droite pendant qu'il balaie les jambes d'Uke sur le côté (fig.3). Tori tombera sur le côté gauche d'Uke presque parallèlement à son corps (fig.6).
Opportunités. L'opportunité est idéale lorsqu'Uke vient d'avancer son pied droit. Elle est encore très bonne lorsqu'Uke commence à déplacer son pied gauche vers l'avant. Il est possible d'exécuter cette technique dans d'autres cas, mais elle demande une certaine expérience: déplacement latéral à gauche d'Uke ou lorsque ce dernier recule son pied gauche et qu'il arrive à hauteur du droit.
Points clés
• ne déséquilibrez pas en force, car votre adversaire se déplacerait rapidement pour retrouver sa stabilité ;
• attaquez la jambe droite immédiatement après que le poids du corps y repose;
• le balayage est puissant; c'est un «accrochage balaye» continu dans le sens du okuri-ashi-barai ou du harai-tsuri-komi-ashi;
• coordonnez l'action des mains : au départ amenez doucement votre adversaire sur son avant droit, ensuite tirez-le latéralement et enfin, pendant la chute, retournez-le sur le dos;
• en arrivant au sol empêchez-le de poser sa main ou son bras au sol, en tirant fortement sa manche droite vers vous.
Enchaînement -combinaison. Si votre adversaire esquive l'accrochage du pied et surpasse votre jambe droite, enchaînez en tomoe-nage. Si l'esquive est effectuée pendant le kake ou s'il pose fa main droite au sol, contrôlez directement ses jambes et amenez en déséquilibre latéral au sol pour enchaîner en ne-waza. Suivant le cas, vous concluerez le combat en osae-komi ou en kansetsu-waza sur son bras droit.
Contre-attaque. L'attaque la plus classique est d'esquiver la jambe droite et de placer à son tour un accrochage : soit kosoto-gake ou même yoko-gake, sur la jambe gauche de votre adversaire.
Si l'attaque est perçue à temps, avancez rapidement la jambe gauche pour y prendre appui et, dans ce cas, attaquez en ko-uchi-gari si votre adversaire ne s'est pas encore land au sol. Dans le cas contraire, poussez-le en suivant au sol et dégagez votre main droite pour y prendre appui. Attaquez aussitôt en ne-waza en prenant bien soin de dégager rapidement vos jambes.
Variantes et secrets. Yoko-gake ne comporte pas, à proprement parler, de variantes. Tout au plus peut-on terminer certains mouvements comme okuri-ashi-barai, harai-tsuri-komi-ashi ou même kosoto-gake en sutemi, ce qui est en fait un dérive de yoko-gake. Mais si vous voulez posséder le secret de ce mouvement, ne l'essayez pas de cette manière. Etudiez-le soigneusement dans ses moindres détails et appliquez ensuite un uchi-komi (voir chap. «entraînement») sur place d'abord, en déplacement ensuite. Dés que vous sentirez une certaine coordination, attaquez-le directement en randori. Mais de grâce. pas sur un débutant!
