dimanche 31 octobre 2010

Le redoutable secret du moine chinois


En 1650, un bonze chinois s'installa dans la région d'Edo : (aujourd'hui Tokyo), au temple Kokushoji. Fin lettré, Chen Young Ping se proposait d'enseigner aux Japonais cultivés la calligraphie, ainsi que la philosophie chinoise. Vivant seul dans une dépendance retirée du temple, ce curieux bonze n'était visible qu'aux seules heures où il enseignait,

A cette époque, Edo était considérée comme la capitale militaire de l'Empire et, de ce fait, la région était très fréquentée par les samouraïs, célèbres équivalents de nos chevaliers du moyen age. lis excellaient dans tous les arts guerriers et perfectionnaient sans cesse leurs techniques de combat. Parmi eux, une classe inférieure était chargée de jouer bien souvent le rôle de «force de l'ordre» et, ainsi, de se livrer à de nombreux combats en corps a corps. .

Or, un soir de 1658, trois kachis (samouraïs inférieurs portant deux sabres, mais ne montant pas a cheval) escortaient, dans les ruelles obscures d'Edo, Chen Young Ping. Ce dernier venait de donner des leçons à un haut fonctionnaire du Shogun. Pour son retour, il s'était vu dans l'obligation d'accepter une escorte afin que rien de fâcheux. ne lui arrivât pendant son voyage nocturne. Mais, précisément, il lui advint une aventure peu banale. Alors que le petit groupe franchissait les remparts de la ville, des bandits armés les attaquèrent. Nos trois kachis, avec une rapidité fulgurante, dégainèrent leur sabre et entourèrent le bonze. Une bataille rangée s'ensuivit. Certains agresseurs étaient armés de bâtons, d'autres de couteaux. Apres un combat acharne, les kachis furent désarmes : il fallait passer au corps à corps. C'est alors que l'incroyable arriva. Rapide comme l'éclair, notre paisible et studieux Chinois s'élança vers les agresseurs. Avec une habileté incroyable, il mit à mal un premier bandit; en quelques secondes, un deuxième, Un troisième fut mis hors combat avant de se rendre compte de ce qui lui arrivait. Surpris, puis terrorises, les autres brigands s'enfuirent.

Abasourdis, les trois samouraïs n'en croyaient pas leurs yeux.

Pleins d'admiration pour le bonze, ils le reconduisirent au temple et lui demandèrent de leur livrer le secret de sa force. Mais, tout le long du chemin, Chen Young Ping garda le silence. Rendu a bon port, il salua cérémonieusement ses gardes et se retira pour la nuit. Les trois kachis décidèrent d'en savoir davantage et s'endormirent devant la porte du temple, Le lendemain, s'adressant au bonze, ils renouvelèrent leur prière, Le sage sourit et leur dit que son art n'était pas pour des esprits simples, mais pour des âmes fortes, Les samouraïs s'engagèrent aussitôt à faire ce qu'il fallait pour s'initier à cette technique stupéfiante dont ils avaient été les témoins. Voyant leur enthousiasme, Chen Young Ping décida de les prendre pour disciples. Apres une longue période d'instruction, il prit chaque kachi a part et, dans le plus grand secret, lui enseigna quelques prises redoutables. Chaque kachi étudia une méthode différente : l'un se spécialisa dans les projections, l'autre dans les luxations et étranglements et le troisième dans les coups frappes sur les points vitaux. Chacun s'en alla bientôt a travers le Japon pour enseigner.