mardi 24 mai 2011

DE QUELQUES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

« Agir en homme de pensée et penser en homme d’action ».

BERCSON.

Le travail du sociologue est de présenter convenablement les problèmes qui surgissent non pas pour diviser, mais pour unir en essayant de formuler clairement les menaces apparentes qui pèsent sur certaines valeurs attachées à telle ou telle discipline.

Il appartient au sociologue de traduire perpétuellement les épreuves personnelles en enjeux collectifs et de donner aux enjeux collectifs leur riche dimension humaine. L’homme averti membre d’une collectivité authentique est à même de comprendre les multiples interférences entre les épreuves qu’il subit et les problèmes de structure sociale.

En matière sportive, et pour ce qui nous concerne, particulièrement en judo, une réflexion s’imposait. Réflexion capable de jeter un faisceau large et lumineux sur l’arrière-cour de cette discipline. Là, s’entreprenaient les changements, les luttes, se prenaient les décisions, les désignations de personnages catapultés à des postes importants.

Le cheminement de notre pensée s’astreint à déceler pourquoi y a-t-il eu contestation de l’ordre établi.., ou du désordre établi? Afin de pouvoir s’orienter vers un avenir meilleur fondé sur:

- une créativité et une disponibilité plus grande des responsables ouverts au dialogue, à la négociation, à la prise de décisions communes,

-la flexibilité des méthodes et structures,

- le consentement à l’effort sous-tendu par une volonté farouche de mieux faire, de réussir à se surpasser. Pour cela, l’individu doit recevoir - dans le cadre de sa discipline — des capacités et des enseignements identiques pour tous et à même de révéler les aptitudes de chacun,

- une prise de conscience de tous les acteurs de cet art martial afin de choisir en son sein les hommes - ou les femmes - les mieux à même de les guider, car de leur choix dépendra l’orientation décisive de la famille judo.

L’efficacité future exige la connaissance de problèmes non apparents complexes, qui ont permis une certaine stagnation des rouages. Ces méthodes ont perpétué des comportements archaïques et des regroupements d’intérêts aux dépens de l’intérêt général.

Les enjeux de la lutte étaient certes évidents à la première époque post-indépendance. Mais ils n’ont plus de raison d’être actuellement. Le judo algérien a atteint sa maturité et permis à ceux qui sont parvenus à s’imposer1, la réalisation de leur conception et la mise en place d’une organisation - avec des hauts et des bas - à l’instar des autres sports. Jusqu’alors tous ceux qui ne se rangeaient pas dans le système instauré étaient systématiquement sanctionnés (radiation à vie, squattérisation de leur salle de sport, non convocation à des réunions, stages, etc...).

Les changements actuels et la démocratisation de la vie politique imposent de nouvelles démarches et une union sacrée malgré la force relative des ligues exprimée en fonction de leurs intérêts propres. Car la position, même dans la hiérarchie, implique une lutte et nul ne peut être juge et partie.

L’intérêt supérieur, vital, exige le regroupement de toutes les valeurs, compétences afin de faire fructifier le capital “savoir2, connaissances...” des anciens et des moins anciens judokas, champions, athlètes d’élite, gloires nationales et internationales, enfin tous ceux qui peuvent servir la cause.

Un objectif commun doit guider l’esprit de chacun pour cheminer dans la Voie du Changement, du Progrès et des succès futurs dans une entente retrouvée et empreinte de fraternité et de solidarité.

«Je ne sais pas si ce que je dis est intéressant, mais je suis sûr que c’est vrai ».

Robert MERTON.

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1 « Le refus de toute hiérarchie équivaut à nier les différences d’aptitude entre les personnes et excite l’agressivité de celles qui sont les plus douées, les incitant à rechercher au besoin par la force - l’instauration d’un ordre à leur profit ». M. PONIATOWSKI.

2 « Savoir, c’est pouvoir ».